Brel, Jacques – chansonnier belge

Jacques Romain Georges Brel, né le 8 avril 1929 à Bruxelles et mort le 8 octobre 1978 à Paris, était un auteur-compositeur-interprète, poète, acteur et réalisateur belge. Il est né comme quatrième enfant d’un fabricant de carton dans un milieu catholique bourgeois. Les parents avaient deux fils plus âgés que Brel qui n’ont pas survécu. C’est pourquoi Brel a grandi avec son frère Pierre qui avait six ans de plus que lui. La relation avec son père était distante alors qu’il avait une relation affectueuse avec sa mère.[1]

Pendant son adolescence il montre de la résistance à l’autorité et aucun conformisme face à son environnement scolaire et familial.[2] Même s’il a un talent artistique-linguistique, il échoue à l’école. Le père de Brel est convaincu que son fils est adapté à un poste de cadre supérieur dans son entreprise. Un peu après l’embauchement, c’était évident que son vrai engagement est plutôt dédié à l’organisation chrétienne de jeunesse Franche Cordée que le poste dans l’entreprise de son père. Grâce à cette organisation, il peut donner des performances théâtrales et vocales. Après son service militaire, il se marie avec Thérèse Michelsen en 1950. Entre 1951 et 1958, ses trois filles sont nées. Elles s’appellent Chantal, France et Isabelle. Pendant cette période, il donne des concerts avec ses propres chansons sous le nom d’artiste Bérel dans des cabarets. Il s’accompagne sur la guitare.

En 1952, l’animatrice de radio Angèle Guller présente Brel dans son programme. Grâce à elle, il pouvait enregistrer sa première plaque avec les chansons La foire et il y a. En plus, il participe à une compétition musicale. Cette participation mène à une expérience traumatique, puisqu´il atteind la 27e place. Le directeur artistique Jacques Canetti attire son attention sur Brel. Ensuite, Brel quitte sa situation bourgeoise à Bruxelles. Dans les années suivantes, il se trouve dans de nombreux cabarets. Cette décision contribue, entre autres, à son rejet personnel de la bourgeoisie.[3]

Ce qui est intéressant c’est qu’il devient connu en même temps que plusieurs artistes, qui font aussi partie de l’histoire de la chanson française ; par exemple Guy Beart, Phillipe Clay ou Francis Lemarque etc. En 1955, il fait la connaissance de Georges Pasquier, qui devient un de ses amis les plus proches. En outre, celui devient plus tard son manager. Un an plus tard, Brel rencontre François Rauber qui devient son pianiste. Pasquier et Gérard Jouannest deviennent ses compagnons. Les critiques concernant son apparition à l’Olympia sont en grande partie positives et le troisième disque devient un succès commercial.

En 1959, il reçoit le grand prix du disque. A cette période, il a plusieurs relations amoureuses. Cette double vie devient également insupportable pour ses trois filles parce qu’elles prennent conscience de la situation en vieillissant. Le contact avec ses trois filles était sporadique et diminue avec son succès croissant. A partir de 1961, la presse rapporte en particulier sa présence scénique.[4] En 1962, Brel établit un record avec 300 concerts en un an. Avec « Les Editions Pouchenel », il fonde son propre éditeur de musique qui est mené par sa femme. A partir de 1964, Brel s’intèresse au vol et à la voile. C’est la raison pour laquelle il acquiert plusieurs licences de vol.

Ces deux activités montrent l’esprit d’aventure de Brel. Les tournées mènent à la grande notoriété de Brel au-déla de l’espace francophone et de nombreuses chansons sont traduites dans différentes langues. En 1966, il prend la décision de se retirer de la scène. Il suit une tournée d’adieu qu’il termine en 1967. Ce départ sera définitif.[5] Un an plus tard, il se consacre à sa carrière cinématographique. Au début, il a été acteur, puis réalisateur. Il a joué dans dix films, dont il a dirigé deux. Comme acteur et réalisateur, il n’a pas autant de succès que comme chansonnier.[6] On se réfère en détail à sa carrière cinématographique dans une autre partie.

En 1973, après sa carrière cinématographique il décide de faire un tour du monde. En 1974, une rupture physique a lieu et un peu après, on diagnostique un cancer chez Brel. Après une intervention chirurgicale, il continue tout de suite son tour du monde. Il choisit l’île Hiva OA avec sa dernière amante Maddly Bamy. Il commence à écrire de nouvelles chansons qu’il enregistre avec ses amis proches, Jouannest et Rauber. A cette époque, il est déjà épuisé physiquement à cause du cancer. L’album sort en 1977. L’année suivante, il meurt d’un cancer du poumon dans un hôpital parisien et il est enterré au cimetière d’Atuona.[7]

Fig.: Jacques Brel dans l'émission télévisée Domino (1962) ©Jack de Nijs for Anefo, CC0, via Wikimedia Commons

On peut dire qu’il est un des plus grands auteurs-interprètes de la chanson française. Les titres de ses chansons très connus sont Ne me quitte pas, Ces gens-là, Les vieux amants ou La valse à mille temps. Les paroles de Brel sont souvent choisies à l’école à des fins éducatives. Elles sont analysées et interprétées.[8] En outre, les chansons qui sont souvent utilisées à l’école sont, par exemple, La colombe, Le plat pays ou Les prénoms de Paris. Elles indiquent un fort potentiel d’identification à cause des expériences universelles des personnages de ses chansons. Les sujets traités sont l’amour, l’amitié, l’enfance, la mort et la jeunesse. On aperçoit que ses chansons indiquent un défi intellectuel pour les auditeurs car on remarque des messages contradictoires que le narrateur utilise à la première personne.[9] Par exemple la chanson Ces gens-là de ne peut qu’être complètement comprise si on l’entend jusqu’à la fin. En même temps, cela reflète l’authenticité de ses paroles.[10] Même durant ses concerts, Brel a montré une passion pour le théâtre. La raison est sa présentation expressive de ses chansons, qui n’est pas seulement vocale mais aussi agissante.

- Vivean Alhisswani -

Notes

[1] Cf. TODD, Olivier,  Jacques Brel Une Vie, Paris, 1987, p. 13.

[2] Cf. ROSTECK, Jens, Der Mann, der eine Insel war, Hamburg, 2016, p. 19.

[3] Cf. WEIß, Michaela, Das authentische Dreiminutenkunstwerk: Léo Ferré und Jacques Brel - Chanson zwischen Poesie und Engagement, Heidelberg, 2003, p. 167.

[4] Cf. ibid., p. 167.

[5] Cf. ibid.

[6] Cf. ROSTECK, Der Mann, eine Insel, p. 118.

[7] Cf. WEIß, Das authentische Dreiminutenkunstwerk, p. 168.

[8] Cf. ROSTECK, Der Mann, eine Insel, p. 18.

[9] Cf. WEICK, Thomas, Die Rezeption des Werkes von Jacques Brel, Frankfurt am Main, 1991, p. 275.

[10] Cf. WEIß, Das authentische Dreiminutenkunstwerk, p. 268.

Bibliographie

ROSTECK, Jens, Der Mann, der eine Insel war, Hamburg, 2016.

TODD, Olivier,  Jacques Brel Une Vie, Paris, 1987.

WEICK, Thomas, Die Rezeption des Werkes von Jacques Brel, Frankfurt am Main, 1991.

WEIß, Michaela, Das authentische Dreiminutenkunstwerk: Léo Ferré und Jacques Brel - Chanson zwischen Poesie und Engagement, Heidelberg, 2003.