L’article suivant propose une analyse linguistique du discours de la presse francophone belge au sujet des réformes éducatives des cours de néerlandais prévues en Wallonie (Il s’agit d’une version raccourcie de l’analyse telle qu’elle a été rédigée pour le mémoire de Licence de Dorothea Hepp). A partir d’un corpus d’articles de presse, l’article examine l’évaluation de ces réformes et l’argumentation qui marque le discours dans les journaux. L’étude de ce corpus met en évidence un consensus globalement favorable à l’égard des mesures favorisant le néerlandais, tout en révélant des tensions entre cet idéal et sa mise en œuvre concrète. Elle invite ainsi à s’interroger sur la place réelle du néerlandais dans la société wallonne et bruxelloise francophone, ainsi que sur les conditions nécessaires pour que l’apprentissage du néerlandais soit davantage accepté par la jeunesse.

  1. Introduction

Cet article constitue une version abrégée de la partie principale du mémoire de Licence. Le sujet du mémoire était l’analyse du jugement de la presse wallonne sur l’enseignement du néerlandais en Fédération Wallonie-Bruxelles, avec un regard particulier sur les mesures du Pacte pour un Enseignement d’excellence qui prévoit un apprentissage plus précoce[1] et finalement obligatoire[2] du néerlandais. Nous avons tiré des extraits du chapitre trois, qui présente la méthodologie et le corpus, et du sous-chapitre de l’analyse du discours dédié à une analyse quantitative du corpus. Afin de respecter le cadre limité et résumant de cet article, nous allons mettre son focus sur l’observation de l’évaluation et l’argumentation.

  1. Méthodologie et corpus

La langue est l’outil dont tout:e interlocuteur:trice doit se servir afin de transmettre des idées. Étant donné que ces idées sont exprimées à l’oral ou à l’écrit, il faut analyser les outils de la parole ou, dans cet article, de l’écriture, afin de découvrir les idées transmises. Pour ce faire, nous allons recourir à la méthode la mieux adaptée : l’analyse du discours. Foucault a forgé ce que l’on entend encore aujourd’hui par discours : « [un] ensemble des énoncés qui relèvent d’un même système de formation ».[3] Conséquemment, l’analyse de discours « prend pour objet d’étude une entité linguistique (le texte) étudié en fonction de paramètres qui permettent d’en contextualiser l’interprétation »[4]. Nous nous intéressons plus concrètement à un point de vue linguistique sur l’analyse du discours. A ce fin, Bendel Larcher définit la méthode de l’analyse linguistique du discours comme suit :

Die linguistische Diskursanalyse […] [will] Aussagen machen über die Gesellschaft, die […] Texte hervorbringt und gleichzeitig von ihnen geformt wird. Damit verbunden ist ein spezifisches Verständnis von Sprache[, welche] nicht als Mittel betrachtet [wird], sich über eine als außersprachlich verstandene Welt zu verständigen, sondern als Mittel, um in der Welt zu handeln und diese zu gestalten. Wie die Menschen ihre Welt gestalten und mit welchen sprachlichen Mitteln sie das tun, das ist das Erkenntnisinteresse der Diskursanalyse.[5]

Il sera donc question d’examiner comment certaines personnes, plus concrètement des journalistes wallons, déterminent le discours sur le sujet spécifique. Une analyse linguistique du discours de textes individuels sera effectuée, selon Bendel Larcher, afin d’atteindre les objectifs suivants :

Eine diskursanalytisch orientierte Einzeltextanalyse dient dazu zu eruieren, welches Bild von der Welt der Text den Lesenden zu vermitteln und von welchen Werten und Ansichten er sie zu überzeugen versucht.[6]

Afin d’identifier cette subjectivité, ces valeurs et points de vue et notamment le jugement transmis par les journalistes, il sera indispensable d’effectuer une analyse qualitative du discours. Le choix de cette méthode a été fait en fonction de l’objectif de la recherche : déterminer comment la presse belge francophone porte jugement sur les mesures éducatives sur l’enseignement des langues modernes, plus particulièrement du néerlandais, en Wallonie.

2.1 Corpus

Comme il est impossible de présenter un discours dans son intégralité, il ne s’agira, dans le cadre du mémoire, que d’un extrait de discours compilé dans un corpus de 35 articles de presse de journaux belges francophones sur le sujet de l’enseignement du néerlandais en Fédération Wallonie-Bruxelles. Trois critères ont servi pour la sélection d’articles : 1) Les articles doivent porter sur l’apprentissage du néerlandais en Wallonie, de préférence avec une critique, 2) la date de parution des articles doit se situer entre le début du Pacte pour un enseignement d’Excellence (2017), de préférence après l’annonce de la mesure supplémentaire de la ministre Désir (13/10/2022) et les élections fédérales de 2024, 3) Tout article peut être attribué à au moins une des catégories suivantes :

  1. Politiques linguistiques relatives à l’enseignement du néerlandais en Wallonie
  • a mesure envisagée par la ministre de l’Éducation de rendre le néerlandais obligatoire dès la 3e primaire en Wallonie.
  • Mesures sur l’apprentissage du néerlandais envisagées par des partis politiques wallons.
  1. Le faible niveau et la promotion du néerlandais en Wallonie
  2. Inégalités et accès à l’enseignement du néerlandais en Wallonie
  • Inégalités face au nombre d’heures de néerlandais.
  • Pénurie d’enseignants de néerlandais en Wallonie.
  1. Informations pratiques sur la rentrée scolaire en Wallonie (pour les parents)

Données et statistiques sur l’enseignement du néerlandais en Fédération Wallonie-Bruxelles

2.2 Aspects d’analyse

Afin de déterminer comment les journalistes portent jugement, il est nécessaire d’examiner de plus près plusieurs aspects de l’analyse de discours. Nous nous inspirons des catégories d’analyse proposées par l’œuvre de Bendel Larcher[7] :

  • Perspective, Nomination, Prédication
  • Argumentation, Évaluation

Dans le cadre de cet article, cependant, nous allons nous focaliser seulement sur les catégories d’analyse d’argumentation et d’évaluation. La raison pour laquelle l’évaluation est associée à l’argumentation réside dans le fait qu’évaluer quelque chose et motiver cette évaluation, c’est aussi argumenter pour ou contre cette chose. Kunert explique pourquoi les unités lexicales évaluatives et déontiques (ainsi que certains marqueurs épistémiques) peuvent être attribués à l’argumentation au large :

[Es] handelt […] sich um Wörter und sonstige Einheiten der Sprache, die primär einen anderen Inhalt kennzeichnen (z. B. eine Wertung), der aber häufig mit argumentativen Kontexten verbunden ist, sodass die Marker über diesen Umweg auch eine Argumentation kennzeichnen. […] Wertungen und Handlungsanweisungen sind potenziell besonders rechtfertigungsbedürftig, d. h. potenzielle evaluative oder deontische Konklusionen. Die Kennzeichnung von Epistemizität fällt ebenfalls in diesen Bereich der Argumentationsindikatoren.[8]

Mettons au clair les deux termes. En commençant par l’argumentation, il devient vite évident qu’une argumentation est plus difficile à définir qu’un argument. Ce dernier n’est rien qu’une bonne raison[9], un énoncé présenté comme certain qui appuie un autre énoncé, un point de vue, que l’on appelle la conclusion de l’argumentation. Nous consultons l’œuvre de Kunert afin d’obtenir une définition plus détaillée de ce qui compose une argumentation :

Eine Argumentation ist eine komplexe sprachliche Handlung, die sich in mindestens zwei Einheiten (meist voneinander abgrenzbaren Äußerungen) manifestiert, von denen die eine (Argument) die andere (Konklusion) stützt[10].

Quand on parle de l’argumentation, nous avons donc besoin de deux éléments distincts en fonction[11], la conclusion qui affirme, évalue, demande quelque chose et l’argument qui justifie cette conclusion. En référence aux théories de Eggs (2000) et Klein (1980), Kunert définit trois types d’argumentations[12]. Inspiré du tableau 7 de Kunert (2022)[13], nous pouvons distinguer entre : les argumentations épistémiques, qui prouvent ou réfutent une conclusion descriptive, les argumentations évaluatives, qui jugent quelque chose de bon ou de mauvais, de beau ou de laid, et enfin les argumentations déontiques, qui visent à conseiller ou à déconseiller quelque chose.

Ce positionnement des énoncés sur des échelles évaluatives (souvent bon/ mauvais) est donc ce que nous entendons par l’évaluation. Son interprétation dépend fortement du contexte. C’est à travers des évaluations que l’on peut tirer des conclusions sur l’idéologie et les valeurs personnelles de l’auteur[14]. Quant aux adjectifs qui expriment une évaluation, Kerbrat-Orecchioni propose la classification des adjectifs dits axiologiques[15]. Selon le degré de subjectivité, un adjectif peut se situer sur cette échelle qui est délimitée par les adjectifs très axiologiques (comme bon ou beau)[16] et à l’autre bout, les adjectifs non-axiologiques (comme grand ou loin)[17]. Autrement dit, l’interprétation des adjectifs axiologiques varie selon le contexte et le public tandis que celle des adjectifs non-axiologiques est généralement claire. Lorsqu’une argumentation contient un adjectif axiologique, nous pourrons parler d’argumentation évaluative[18].

Afin d’analyser les argumentations et les évaluations dans les articles de presse, nous effectuerons à la fois un examen manuel en lisant certains articles de manière intégrale et un examen plus automatisé à travers l’outil numérique Sketch Engine. Cet outil nous permettra d’établir des listes de fréquences des mots lexicaux (Wordlist), de voir certains mots-clés en contexte (Word Sketch) et d’analyser des occurrences choisis (Concordance).

3. Le jugement passe par les mots

Comment pouvons-nous déterminer le jugement ? Commençons par un examen du vocabulaire. Nous trouvons une multitude de mots clés, c’est-à-dire des mots qui sont bien documentés dans les articles présents dans le corpus et qui présentent une relation étroite avec le sujet traité.[19]

3.1 La fréquence des mots

En examinant les vingt noms les plus fréquents, nous constatons que ces noms tournent autour du champ lexical de langues et de l’enseignement. Contrairement aux noms les plus fréquents de ce corpus, les adjectifs expriment de la subjectivité et du jugement. Pourtant, en termes de fréquence absolue, les évaluations à travers des adjectifs restent peu nombreuses. Parmi les 449 adjectifs, le plus souvent, nous en trouvons ceux qui décrivent les noms les plus communs, notamment néerlandais ou langue. Le NL, à titre d’exemple, est le plus souvent accompagnée par deux modificateurs, qui figurent parmi les quatre adjectifs les plus utilisés : premier (1e position, 33 occurrences au même contexte que le NL) et obligatoire (en 4e position). Il s’agit alors très souvent d’une simple description de la situation : le NL sera bientôt la première langue moderne obligatoire pour les élèves wallons. De plus, l’importance du NL se manifeste à l’aide de l’adjectif national (31 cooccurrences avec langue). Nous constatons une ligne argumentative qui mise sur la valorisation des langues nationales de Belgique : le NL est une des langues nationales, donc les Wallons devraient davantage la parler (comme beaucoup de Flamands maitrisent déjà le FR). Pour atteindre cela, il faudra renforcer l’enseignement du NL en Wallonie. Ce topos argumentatif[20] se retrouve également dans les phrases ci-suivantes :

(1) Apprendre le néerlandais parce que c’est indispensable pour décrocher un travail – nombre de top jobs sont accessibles si on est bilingue, tout comme les postes de notaire, avocat, magistrat à Bruxelles –, parce que c’est normal en politique, parce que c’est une évidence quand on est belge : cette énumération de bonnes raisons ne parvient pas à convaincre les jeunes.[21]

Ce passage est important, car il donne trois raisons majeures pour lesquelles il faudrait apprendre le néerlandais en Belgique. Il mentionne son importance sur le marché de travail (même si le mot ‘indispensable’ pourrait dépasser les exigences réelles, voir l’article Innerbelgische Wirtschaftsdiskrepanzen) et dans la politique. Le dernier argument mis en avant s’appuie sur l’importance évidente du néerlandais qui vient avec la nationalité belge (argument évaluatif) combinée avec un appel à l’action à maitriser cette langue (conclusion déondtique : ‘apprendre le néerlandais’).

La même argumentation se trouve dans le passage ci-suivant :

(2) [I]l est important que chaque francophone puisse apprendre le néerlandais pour que nous soyons, en Belgique, en capacité de nous comprendre et d’apprécier la richesse de l’autre.[22]

Analysons maintenant la structure argumentative intérieure des deux exemples. Dans le premier, il y est explicitement question de ‘bonnes raisons’ (une des définitions les plus courtes de la notion d’argument), mais l’argumentation est extériorisée : il ne s’agit pas forcément de l’argumentation de l’autrice de l’article, mais plutôt d’une citation des arguments existants et globalement acceptés dans le discours belge et qui jouissent d’une acceptation générale.  Une évaluation exprimée indirectement par l’autrice de l’article n’est présente que dans la dernière phrase : les arguments sont là et ils devraient être suffisants (‘bonnes raisons’), mais ils n’arrivent pourtant pas à convaincre les jeunes. Puisque le cible le plus souvent cité de l’argumentation est de convaincre, on pourrait, dans ce sens, parler d’un échec de l’argumentation répandue dans le discours wallon en faveur de l’apprentissage du néerlandais.

Dans le deuxième exemple, l’évaluation est explicite (‘est important’) et elle est défendue par les auteurs de l’article ; de plus, les auteurs se sentent inclus dans la communauté wallonne et y incluent aussi leurs lecteurs. L’évaluation est étayée par un argument, la connexion entre la conclusion et l’argument se faisant de manière explicite à l’aide du connecteur pour que.

Une tendance que nous observons est l’usage de certains adjectifs dans des contextes opposés. Regardons l’adjectif difficile, que l’on compte 12 fois : dans un contexte positif, il sert à nuancer ou déconstruire une perception négative, comme dans « Je veux qu’ils […] disent que le néerlandais n’est pas si difficile en réalité »[23] ou « Le néerlandais, langue difficile et moche ? C’est qu’on vous l’a mal appris »[24]. Dans un contexte négatif, il met en lumière des défis, comme dans « Si les gens ne se comprennent plus de part et d’autre de la frontière linguistique, ce sera difficile »[25], qui souligne non seulement une difficulté, mais aussi un risque de fracture linguistique et sociale, ou encore « Le recrutement d’enseignants est de plus en plus difficile »[26], soulignant la pénurie d’enseignants en Belgique. Ces usages reflètent tantôt une volonté de motiver, tantôt un constat des limites pratiques et risques sociolinguistiques.

Voici un tableau qui regroupe les vingt adjectifs et les vingt noms les plus fréquent du corpus :

Adjectif

Fréquence

Adjectif

Fréquence

premier

137

même

37

moderne

94

dernier

34

scolaire

76

seul

32

obligatoire

64

jeune

31

francophone

57

politique

31

autre

53

national

31

primaire

47

commun

28

nouveau

45

prochain

28

wallon

43

secondaire

26

bruxellois

41

bon

22

Nom

Fréquence

Nom

Fréquence

néerlandais

334

enseignant

78

langue

323

an

78

élève

224

cours

76

école

157

ministre

68

année

128

Bruxelles

66

enseignement

116

secondaire

63

primaire

103

choix

61

anglais

95

allemand

60

apprentissage

91

Fédération

53

Wallonie

89

pénurie

51

3.2 Nous contre eux : un schéma récurrent

Il y a plusieurs juxtapositions dans les articles de presse étudiés. Parmi les plus notables figurent la langue anglaise contre la langue néerlandaise et les Wallons (‘nous’) contre les Flamands (‘eux’, ‘les autres’). Si nous prenons l’exemple de l’anglais et du NL, nous remarquons que, d’un côté, l’anglais semble populaire, il est perçu comme facile à apprendre et utile ; le NL, de l’autre côté, souffre d’une mauvaise image parce qu’il serait difficile et inutile. Une lectrice du journal populaire Sudinfo s’exprime ainsi : « Je trouve que le ministre devrait instaurer l’anglais dans toutes les écoles dès la 3e maternelle, car le néerlandais n’est pas aussi important que l’anglais, langue universelle. »[27] L’opposition fréquente du néerlandais et l’anglais expose la réputation actuelle de la langue des Flamands : « [Le] néerlandais […] ne jouit pas, de base, des a priori positifs dont peuvent se targuer l’espagnol ou l’anglais ». En effet, le NL souffre d’une « mauvaise image »[28] (image mentionné sept fois) qui ne serait pas améliorée avec l’obligation de l’étudier comme la politique le propose[29]. « Dans les régions francophones, la langue néerlandaise est perçue comme moins facile et moins belle »[30]. Pourtant, « [l]e néerlandais est une bonne base pour l’apprentissage de l’anglais et de l’allemand [en Belgique] »[31]. Un argument contre la priorisation de l’anglais est que « [l]es jeunes l’apprendront de toute façon vu que c’est une langue internationale »[32]. D’après un autre article, « ce n’est pas [ce caractère international] qui permet de trouver facilement un job dans le pays »[33].

3.3 Le champs lexical de la pénurie enseignante

Quant au reportage sur la mise en œuvre des mesures de la promotion du néerlandais, la presse wallonne souligne avant tout un problème : la pénurie d’enseignants (en général, mais aussi de langue). Pour ce faire, les journalistes recourent à un champ lexical autour du manque et des efforts déployés pour compenser ce manque. Nous observons alors une fréquence élevée des lexèmes pénurie, chercher, trouver en cooccurrence avec les lexèmes enseignant ou professeur. À titre d’exemple, dans le corpus, nous pourrions citer 15 cooccurrences des lexèmes enseignant et trouver, qui sont souvent accompagnés par une certaine urgence ou obligation exprimée par des structures modales. Voici quelques exemples : 

(3) Mais c’est clair que ce sera un sacré défi puisqu’on doit trouver plus de 370 enseignants supplémentaires de langue pour l’année prochaine.[34]
(4) Où ira-t-on chercher tous les enseignants supplémentaires de néerlandais, alors qu’on peine déjà à les trouver aujourd’hui ?[35]
(5) [L]a pénurie de professeurs de langues sera aggravée par la nécessité de trouver des centaines d’enseignants supplémentaires pour la 3e et la 4e primaires des écoles wallonnes, d’ici 2023.[36]
(6) Le gouvernement m’avait donc chargée à l’époque de demander à l’administration de préparer une note pour voir dans quelle mesure la fédération WB était en mesure d’appliquer cette obligation parce que celle-ci nécessite évidemment de trouver les enseignants capables d’apprendre le néerlandais ou l’allemand.[37]

Nous constatons que les mots et expressions fréquents dans le corpus d’articles ne représentent que rarement l’opinion des journalistes ou des journaux, mais qu’ils sont attribués aux acteurs du discours. C’est pour cela que beaucoup de passages clé dans cette analyse contiennent du discours rapporté. Exemples :

 (7) […] la simple ignorance doublée de mépris de la langue de « l’autre Belge»[38]
 (8) […] les jeunes qui continuent à penser – et très souvent leurs parents avec eux – que 1) le néerlandais, « ça ne sert à rien une fois hors de Belgique » et que 2) c’est une vilaine langue, difficile à faire sienne. Oh !, le souvenir honteux de cette jeune femme évidemment unilingue, assénant sans aucune gêne sur un plateau de RTL TVI que « le flamand, c’est vraiment horriblement moche »[39]
(9) Pourquoi ce désamour ? L’organisation Taalunie posait il y a peu quelques hypothèses : « Dans les régions francophones, la langue néerlandaise est perçue comme moins facile et moins belle. » De plus, « l’image de la Flandre et des Flamands que véhiculent les médias met en exergue les conflits politiques, linguistiques et communautaires, ce qui contribue à en forger une opinion négative ». Enfin, « les jeunes Wallons et Bruxellois méconnaissent la culture néerlandophone, cette lacune jouant un rôle dans l’attitude plus négative qu’affichent les élèves de ces régions par rapport au néerlandais ».[40]

4. Extraits d’articles pertinents pour l’analyse argumentative et évaluative

Nous allons regarder un autre exemple :

(10) Rendre son apprentissage obligatoire en primaire est une excellente décision, mais il va falloir aussi en donner le « goesting » [41]

Nous trouvons une forte évaluation positive (‘excellente’) des nouvelles mesures gouvernementales sans que soient avancés des arguments qui étayeraient cette thèse. Au lieu de cela, l’autrice émet une recommandation d’action introduite par le connecteur d’opposition ‘mais’ et clôturant par le mot flamand pour ‘envie’. L’utilisation du NL, plus particulièrement d’un terme exclusivement flamand (‘goesting’), pointe vers une attitude positive de l’autrice envers la langue. Pourtant, cette opinion n’est pas partagée par le public wallon, selon l’autrice :

(11) les jeunes qui continuent à penser – et très souvent leurs parents avec eux – que 1) le néerlandais, « ça ne sert à rien une fois hors de Belgique » et que 2) c’est une vilaine langue, difficile à faire sienne. Oh !, le souvenir honteux de cette jeune femme évidemment unilingue, assénant sans aucune gêne sur un plateau de RTL TVI que « le flamand, c’est vraiment horriblement moche »[42]

Les jeunes francophones en Belgique auraient un avis négatif sur la langue néerlandaise, douteraient de son utilité hors de la Belgique et il serait difficile de les dissuader de cet avis parce qu’il leur aurait été imprégné par leurs parents. Le néerlandais leur semblerait trop difficile[43] et trop laid (« une vilaine langue, difficile à faire sienne »). Cette conclusion est étayée par la référence à l’apparition à la télévision d’une « jeune femme évidemment unilingue » qui juge « le flamand […] vraiment horriblement moche »[44]. L’autrice présente ce cas comme étant généralement connu du public wallon (‘cette jeune femme’). Le passage consacré aux connaissances du NL des jeunes Wallons et leurs avis sur ce sujet est écrit dans un ton péjoratif exprimé à travers des marqueurs de modalité comme ‘évidemment’ et une évaluation forte (‘souvenir honteux’). Ce ton vise à justifier un certain préjugé vis-à-vis des jeunes, qui ne montrent aucune motivation pour l’apprentissage du NL. Les adjectifs péjoratifs décrivant le NL comme ‘vilaine’, ‘difficile’ ou dans les mots de la jeune femme sur RTL TVI, « vraiment horriblement moche » transmettent une image négative de la langue attribuée aux acteurs critiques du discours.

(12) l’enseignement en immersion apparaît, selon la professeure de l’ULiège, comme la meilleure solution pour apprendre efficacement une seconde langue et espérer ainsi valoriser ses acquis sur le marché professionnel. […] L’immersion présente plusieurs avantages : gratuité, absence de sélection à l’entrée (comme dans n’importe quel établissement), intensité de la pratique. « La langue est véhiculée pour apprendre d’autres matières, elle n’est pas qu’un objet d’étude. »[45]

Ici, les avantages professionnels d’une connaissance du néerlandais sont mis en avant. Il s’agit d’un argument fréquemment utilisé dans les articles de ce corpus. L’importance de cet argument (que ce soit pour soutenir ou pour réfuter le rôle du NL) devient claire lorsque nous regardons la fréquence des mots travail (15x) et emploi (25x) dans le corpus.

Le niveau des Wallons est « si bas » parce qu’« une proportion importante et croissante n’est que très peu exposée au néerlandais, et beaucoup pas du tout »[46]. La répétition des mots qui décrivent la faible quantité de néerlandophones parmi les Wallons amplifie cette image d’une pénurie ou d’un déficit dans l’enseignement des langues modernes.

5. Conclusion

En conclusion, les extraits d’articles analysés révèlent une attitude globalement positive des journalistes à l’égard des mesures éducatives envisagées par le gouvernement wallon. Ces derniers soulignent régulièrement l’importance de connaître les langues nationales, en insistant notamment sur le déséquilibre perçu entre Wallons et Flamands, une opposition qui ressort souvent. L’apprentissage du néerlandais est ainsi présenté comme un enjeu de cohésion nationale et d’ouverture socio-économique. Cependant, cette vision favorable est accompagnée par une reconnaissance des défis existants : le besoin d’améliorer les méthodes pédagogiques et de pallier la pénurie persistante de personnel enseignant. Le champ lexical de la pénurie revient d’ailleurs de manière récurrente, révélant une inquiétude quant à la capacité du système éducatif à mettre en œuvre ces ambitions.

Sur le plan argumentatif, les discours étudiés reposent souvent sur une énumération d’arguments qui sont socialement partagés et rarement remis en cause. Pourtant, cette argumentation échoue en partie : plusieurs journalistes constatent une faible motivation chez les jeunes, qui semblent peu disposés à s’investir dans l’apprentissage du néerlandais et préfèrent suivre des cours d’anglais, considérés comme plus faciles et plus utiles à l’international. La mise en œuvre des mesures éducatives en faveur du néerlandais est donc soumise à des défis, comme le montre notamment la fréquence importante de l’adjectif difficile.

Ainsi, le corpus révèle un consensus favorable dans les médias francophones belges quant au principe de la réforme, mais aussi une tension persistante entre l’idéal multilingue et son appropriation effective par la jeunesse.

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Références                                                                      

[1] Cf. S.a., „ Le tronc commun, un nouveau parcours : Apprendre. Accompagner. Motiver.“ in: Le Pacte pour un Enseignement d’excellence, URL: https://pactepourunenseignementdexcellence.cfwb.be/mesures/le-tronccommun/, (19.09.2024).

[2] Ceci représente une mesure supplémentaire non-achevée introduite par l’ancienne ministre de l’Éducation de la FWB (cf. Baus, Monique; Chardon, Frédéric, „Le plan de Désir pour rendre le néerlandais obligatoire en Wallonie : Pourquoi la ministre défendra cette note en gouvernement“, in: La Libre Belgique (30.09.2022), p. 5).

[3] FOUCAULT, Michel, L’archéologie du savoir, Paris, 1969, p. 153.

[4] SARFATI, Georges-Élia, Eléments d’analyse du discours, Paris, 1997, p. 8.

[5] BENDEL LARCHER, Sylvia, Linguistische Diskursanalyse. Ein Lehr- und Arbeitsbuch, Tübingen, 2023, 2e éd. ent. rev. et augm., p. 11.

[6] BENDEL LARCHER, Linguistische Diskursanalyse, p. 114.

[7] Tirées du sommaire, analyse de l’écrit : BENDEL LARCHER, Linguistische Diskursanalyse, p. 5

[8] KUNERT, Irene, Argumentationsindikatoren im Deutschen und im Französischen, Tübingen, 2022, p. 91.

[9] Cf. ibid., p. 377; L’expression des “bonnes raisons” fait également reference à un livre de Plantin (2011) intitulé “Les bonnes raisons des émotions”.

[10] Ibid., p. 23.

[11] Cf. Ibid., p. 20.

[12] Cf. Ibid., p. 80.

[13] Cf. Ibid., p. 78.

[14] Cf. BENDEL LARCHER, Linguistische Diskursanalyse, p. 101.

[15] Kerbrat-Orecchioni (1980, p. 84) cité dans Kunert (2022, p. 82).

[16] Kerbrat-Orecchioni (1980, p. 90) cité dans Kunert (2022, p. 82).

[17] Kerbrat-Orecchioni (1980, p. 84) cité dans Kunert (2022, p. 82).

[18] KUNERT, Argumentationsindikatoren, p. 82.

[19] Pour des raisons de simplicité, nous nous contentons de travailler avec les statistiques de fréquence au lieu d’analyses comparatives ; prenant en considération la taille plutôt réduite du corpus, cette méthode est justifiée.

[20] Selon Aristote, les topoï sont des formules de recherche d’arguments ; certains modèles récurrents d’arguments sont donc considérés comme des topoï.

[21] Delvaux, Béatrice, „La théorie du coup de foudre“, in : Le Soir (03/11/2022), p. 15.

[22] Swyzen, David, „Seul un élève wallon sur trois apprend le néerlandais et ca inquiète écolo“, in: La Meuse (15/02/2024) p. 18.

[23] Hermans, Jean, „”Monsieur, quand deviendrons-nous bilingues ?”“, in: La Libre Belgique (06/10/2023), pp. 8-9, URL: https://www.lalibre.be/belgique/enseignement/2023/10/06/monsieur-quanddeviendrons-nous-bilingues-ou-en-est-le-neerlandais-dans-lenseignement-wallon-et-bruxellois3J6XVRPD2NERZNONB6ET5KA66I/.

[24] Delvaux, La théorie du coup de foudre, p. 15.

[25] Chardon, Frédéric, „Écolo veut rendre le néerlandais obligatoire pour les élèves wallons“, in: La Libre Belgique (05/11/2021), pp. 4-5.

[26] Hutin, Charlotte, „Le bilinguisme, ce n’est pas encore pour demain“, in : Le Soir (19/05/2023), p. 15.

[27] Swyzen, David, „La rentrée scolaire, c’est ce lundi : Caroline Désir et Sudinfo répondent aux questions des parents“, in : Sudinfo.be (28/08/2023), URL : https://www.sudinfo.be/id702799/article/2023-08-28/la-rentree-scolaire-cest-ce-lundi-caroline-desir-et-sudinfo-repondent-aux, (10/09/2024).

[28] Baus, Monique, „Seule, l’obligation d’étudier le néerlandais n’améliorera pas sa mauvaise image“, in: La Libre Belgique (05/10/2022), pp. 4-5.

[29] Cf. ibid. 

[30] Burgraff, Éric, „Bientôt le néerlandais obligatoire pour tous dès la 3e primaire“ in: Le Soir (14.10.2022), p. 12, URL: https://www.lesoir.be/471053/article/2022-10-14/bientot-ce-sera-neerlandais-pour-tous-desla-3e-primaire.

[31] Hermans, “Monsieur, quand deviendrons-nous bilingues ?”, pp. 8-9.

[32] Swyzen, Seul un élève wallon sur trois, p. 18.

[33] W., Éric, „”C’est plus facile quand on est jeune“, in: La Dernière Heure – Les Sports (22/04/2024), p. 17.

[34] S.a. „”C’est clair que ce sera un sacré défi”: le néerlandais ou l’allemand obligatoires dès la troisième primaire“, in: La Libre Belgique, URL: https://www.lalibre.be/belgique/enseignement/2022/10/18/le-neerlandais-ou-lallemand-obligatoires-des-la-troisieme-primaire-a-partir-de-2027-les-trois-partis-de-la-majorite-se-sont-accordes-sur-le-fait-quil-sagissait-dun-choix-politique-crucial-en-termes-de-perspective-demploi-UBRCCDPVWZGSFPGAUI6YDTCCFA/.

[35] Baus, Monique, „Faut-il revoir la façon d’enseigner le néerlandais ?“, in: La Libre Belgique (05/10/2022), URL: https://www.lalibre.be/belgique/enseignement/2022/10/05/faut-il-revoir-la-facon-denseigner-le-neerlandais-PRA23M7BWVCMPGZ6OPHKVME5FM/.

[36] Baus, Monique, „Un élève sur trois choisit le néerlandais comme seconde langue“, in: La Libre Belgique (10/05/2022), p. 7.

[37] S.a., C’est clair que ce sera un sacré défi.

[38] Delvaux, La théorie du coup de foudre, p. 15.

[39] Ibid.

[40] Burgraff, Éric, „Bientôt le néerlandais obligatoire pour tous dès la 3e primaire“ in: Le Soir (14/10/2022), p. 12, URL: https://www.lesoir.be/471053/article/2022-10-14/bientot-ce-sera-neerlandais-pour-tous-desla-3e-primaire.

[41] Delvaux, La théorie du coup de foudre, p. 15.

[42] Ibid.

[43] L’adjectif difficile se retrouve souvent dans ce discours afin d’attribuer le NL négativement et afin de dévaloriser l’utilité d’apprendre cette langue.

[44] Il convient à signaler que ce discours rapporté direct de la jeune femme ne correspond pas entièrement à ce qu’elle a réellement dit dans son apparition sur RTL TVI. Elle y dit : « Je n’aime pas trop la langue néerlandaise. C’est moche. Je trouve que c’est pas une belle langue. ». De surcroit, il est intéressant à noter comment l’autrice prend cette information comme connaissance préalable du lectorat. (cf. S.a. „Le néerlandais doit-il être obligatoire à l’école ? Pour l’élu flamand Sammy Mahdi, c’est une question ”de respect”.“, in: RTL Info, URL: https://www.rtl.be/actu/le-neerlandais-doit-il-etreobligatoire-lecole-pour-lelu-flamand-sammy-mahdi/2022-05-29/article/474028.).

[45] Hutin, Le bilinguisme, ce n’est pas encore pour demain, p. 15.

[46]  Van Parijs, Philippe, “Pourquoi les Flamands connaissent mieux le français que les Wallons le néerlandais”, in : La Libre Belgique (19/07/2023), p. 32.